Mise à jour : 02 avril 2021
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Les causes de l'hypothyroïdie sont multiples.

L'hypothyroïdie par carence ou excès alimentaire en iode

Dans les pays en voie de développement, l’hypothyroïdie est essentiellement due à une carence alimentaire en iode et on estime que deux milliards de personnes ont une alimentation trop pauvre en iode. Cette cause, fréquente autrefois chez nous, est devenue très rare dans les pays industrialisés du fait de l’ajout systématique d’iode dans le sel de table.

L’iode apporté par l’alimentation est indispensable à la production des hormones thyroïdiennes. De ce fait, une alimentation carencée en iode (fréquente dans les pays situés loin de la mer) peut provoquer une hypothyroïdie. De plus, certains aliments dits « goitrogènes » peuvent bloquer la fixation de l’iode dans la thyroïde : légumes de la famille des choux, manioc insuffisamment cuit, soja, arachide, patates douces, etc. Les populations qui mangent de grandes quantités de ces aliments et qui ingèrent insuffisamment d’iode sont particulièrement exposées à l’hypothyroïdie.

Un excès d’iode dans l’alimentation produit un effet similaire à celui de la carence et diminue la production d’hormones thyroïdiennes. Au Japon, où l’alimentation est très riche en iode (consommation d’algues), l’apport excessif d’iode est une cause majeure d’hypothyroïdie.

Exposition à la radioactivité et hypothyroïdie
Lorsqu’une personne est exposée à de l’iode fortement radioactif (I-131), cet iode se fixe dans la thyroïde et détruit les cellules qui produisent les hormones thyroïdiennes. Cette destruction partielle ou totale entraîne alors une hypothyroïdie. Cette propriété est utilisé en médecine pour neutraliser la thyroïde lors du traitement de l’hyperthyroïdie. Mais il est également à l’origine des troubles thyroïdiens observés chez les personnes qui ont été exposés à l’iode radioactif à la suite d’un accident nucléaire de type Tchernobyl ou, plus récemment, Fukushima.
C’est pour cette raison que, lors d’un accident nucléaire, les personnes qui vivent à proximité du lieu de l’accident sont invitées à prendre des comprimés d’iode qui, en saturant la thyroïde, prévient la fixation de l’iode radioactif. Mais l’absorption de cette grande quantité d’iode n’est pas sans conséquence : les personnes prédisposées présenteront ensuite une hypothyroïdie provoquée par cet excès d’iode (voir ci-dessus).

L'hypothyroïdie d'origine auto-immune

Dans 50 % des cas, l’hypothyroïdie est une maladie auto-immune, c’est-à-dire due à une réaction du système de défense de l’organisme, ou système immunitaire, contre les cellules de la thyroïde. La plus fréquente des hypothyroïdies auto-immunes est la thyroïdite de Hashimoto qui touche préférentiellement les femmes de plus de 40 ans mais peut également toucher les enfants. Cette maladie pourrait être déclenchée par le stress, une infection virale ou une prédisposition génétique. La thyroïdite de Hashimoto est définitive et justifie un traitement hormonal à vie.

L'hypothyroïdie consécutive au traitement de l'hyperthyroïdie

Environ 40 % des hypothyroïdies surviennent à la suite du traitement d’une hyperthyroïdie, soit par iode radioactif, soit par chirurgie, ou encore par médicaments antithyroïdiens de synthèse. Dans ce cas, l’hypothyroïdie a été recherchée car il est plus facile et plus sûr de vivre avec une hypothyroïdie traitée qu’avec une hyperthyroïdie, potentiellement dangereuse.

L'hypothyroïdie par mauvaise observance du traitement

Chez les personnes qui doivent prendre des hormones thyroïdiennes toute leur vie, il arrive qu’une hypothyroïdie apparaisse soit parce que la personne ne prend pas régulièrement son traitement, soit parce qu’elle prend d’autres médicaments ou substances qui diminuent l’absorption des hormones thyroïdiennes par l’intestin.

La commercialisation d’hormones thyroïdiennes génériques a semé le trouble dans l’esprit des patients : en raison d’excipients différents, le passage à une forme générique d’hormones thyroïdiennes pourrait nécessiter un réajustement des doses lorsque la personne les prend pour la première fois. Pour cette raison, les hormones thyroïdiennes sont sur la liste des médicaments surveillés par les autorités sanitaires (plan de gestion des risques).

Les autres causes d'hypothyroïdie

L’hypothyroïdie peut également être provoquée par une radiothérapie anticancéreuse au niveau du cou ou de la poitrine (qui endommage la thyroïde), ou par la prise de certains médicaments : le lithium (utilisé dans le traitement des troubles bipolaires), l’interféron (utilisé pour traiter les hépatites virales, la sclérose en plaques, etc.) ou l’amiodarone (utilisé dans le traitement de certains troubles cardiaques). Le plus souvent, ces médicaments provoquent des hypothyroïdies sans symptôme.

Très rarement, l’hypothyroïdie peut être due à un trouble de l’hypophyse qui, dans ce cas, ne régule plus correctement la thyroïde (hypothyroïdie dite « centrale »).

Qu'est-ce que l'hypothyroïdie congénitale ?
L’hypothyroïdie congénitale est une forme d’hypothyroïdie propre aux nouveau-nés. Elle est le plus souvent due à une anomalie de la formation de la thyroïde pendant la grossesse, mais elle peut également être la conséquence d’un traitement de l’hyperthyroïdie chez la mère pendant la grossesse.
En France, cette forme d’hypothyroïdie touche un enfant sur 3 500. Depuis 1975, un dépistage systématique de l’hypothyroïdie trois à six jours après la naissance, par simple prélèvement d’une goutte de sang au talon, a été mis en place afin de permettre un diagnostic et un traitement précoces.
L’hypothyroïdie congénitale peut occasionner un retard de croissance et un retard mental chez l’enfant. Elle est systématiquement traitée et son traitement doit faire l’objet d’un suivi très rigoureux pendant la petite enfance, avec un respect strict du traitement prescrit.

Peut-on prévenir l'hypothyroïdie ?

Il n’existe pas de moyen de prévenir l’hypothyroïdie. Le diagnostic précoce permet d’éviter une aggravation de la maladie.

L’alimentation joue toutefois un rôle important dans la bonne santé de la thyroïde. L’iode, le sélénium et le zinc sont indispensables pour produire les hormones thyroïdiennes. Ces nutriments peuvent être apportés par une alimentation saine et variée :

  • l’iode nécessaire est apporté par les produits de la mer et le sel de table ;
  • les huîtres, le thon et les noix du Brésil sont riches en sélénium ;
  • les fruits de mer, le bœuf et le foie sont riches en zinc.
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