Mise à jour : 14 septembre 2023
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Les personnes qui souffrent d'asthme se posent souvent des questions sur divers aspects de leur quotidien : alimentation, activités sportives, voyage, grossesse, etc. En règle générale, un asthme bien contrôlé par les traitements ne modifie en rien la vie quotidienne de la personne asthmatique.

L'alimentation a-t-elle une influence sur l'asthme ?

Chez l’adulte, l'asthme est rarement en rapport avec une allergie alimentaire. En revanche, les allergies alimentaires peuvent déclencher d’autres symptômes (urticaire, perturbations digestives). Si un aliment a été identifié comme facteur déclenchant d’asthme ou d’autres symptômes d’allergie, il faut faire un bilan allergologique pour confirmer le diagnostic, puis en éviter la consommation.

Chez l’enfant, les allergies alimentaires sont plus fréquentes et peuvent être liées à des manifestations asthmatiques. Il faut penser à une allergie alimentaire lorsque les crises d’asthme surviennent après les repas et qu’elles sont associées à des démangeaisons des lèvres et de la bouche.

Certains aliments et additifs alimentaires sont responsables de réactions pseudo-allergiques ou « fausses allergies » alimentaires au cours desquelles il existe parfois des symptômes d’asthme : intolérance aux amines (dans des produits fermentés comme le vin et le fromage) ou aux bisulfites (dans les fruits secs, le vin, la choucroute, le vinaigre, les surgelés, etc.), ou accidents liés à une libération d’histamine (après avoir mangé des fraises, des crustacés, du thon, etc.).

Indépendamment de ces phénomènes allergiques, les médecins peuvent être amenés à recommander des mesures diététiques particulières à certains asthmatiques. Comme l’obésité est un facteur aggravant de l’asthme, un régime amaigrissant est parfois nécessaire.

Reflux gastro-œsophagien et asthme
Les remontées du liquide acide contenu dans l’estomac vers l’œsophage sont appelées reflux gastro-œsophagiens. Observés avec une grande fréquence chez les asthmatiques, les reflux gastro-œsophagiens pourraient parfois aggraver les symptômes d’asthme.
La position allongée durant le sommeil, qui facilite les remontées acides, explique la plus grande fréquence des reflux gastro-œsophagiens pendant la nuit. Lorsqu’on souffre de reflux gastro-œsophagien, il faut relever la tête du lit et éviter de se coucher tout de suite après le repas. À côté de ces mesures simples, le médecin pourra vous prescrire des médicaments qui réduisent la sécrétion d’acide au niveau de l’estomac.

Fumer aggrave-t-il l'asthme ?

Chez les personnes asthmatiques, le tabac est formellement déconseillé car la fumée contient de nombreuses substances irritantes qui vont aggraver l’asthme. En effet, la fumée de tabac provoque une inflammation des voies respiratoires avec augmentation des sécrétions au niveau des bronches.

Fumer accroît la fréquence des crises et la sévérité de l’asthme. Les asthmatiques fumeurs ont une fonction respiratoire qui se dégrade plus vite que les asthmatiques qui ne fument pas. De plus, le tabac diminue l’efficacité de certains médicaments contre l’asthme.

À long terme, des lésions pulmonaires en rapport avec le tabac, par exemple un emphysème, peuvent se développer et aggraver l’asthme. De telles lésions sont irréversibles, même sous l’effet des traitements contre l’asthme.

La fumée des autres est également nocive pour les asthmatiques. La fumée secondaire que vous inhalez au contact d’un fumeur contient de nombreuses substances irritantes qui vont aggraver l’asthme en provoquant, entre autres, une inflammation des voies respiratoires. Il est important de convaincre vos proches de ne pas fumer en votre présence.

Le tabagisme des parents est responsable, chez l’enfant asthmatique, d’une aggravation des troubles respiratoires. Les effets nocifs du tabagisme passif chez l’enfant ont fait l’objet de nombreuses études : le tabagisme maternel durant la grossesse augmente le risque pour l’enfant à naître de développer des troubles respiratoires dans les premières années de sa vie, et peut-être certaines maladies de type allergique. Dans les familles ayant un risque allergique, il est donc encore plus important de ne pas fumer pendant la grossesse et en présence des enfants. Lorsque les deux parents fument à la maison, le risque de voir se développer un asthme à l’âge adulte chez leurs enfants est multiplié par deux.

Asthme ou bronchite chronique ?
Une personne atteinte de bronchite chronique (ou BPCO), habituellement un fumeur, souffre de symptômes présents en permanence (toux avec crachats plutôt le jour, essoufflement plus ou moins marqué selon la gravité de la maladie) et fait de fréquents épisodes d'infections des bronches durant l'année.
Chez ces personnes, les médicaments contre l'asthme n'entraînent pas d'amélioration aussi franche et durable que chez les personnes asthmatiques. Mais les caractéristiques de la bronchite chronique peuvent aussi se développer chez les asthmatiques qui fument, en plus de leur asthme.

Peut-on se faire vacciner quand on est asthmatique ?

Aucune vaccination n’est contre-indiquée chez les personnes asthmatiques. En cas d’allergie aux protéines de l’œuf, les vaccinations qui en contiennent (rougeole, grippe, fièvre jaune, rage et encéphalite à tiques) doivent être réalisées sous stricte surveillance médicale. Il faut également éviter de réaliser une injection de vaccin pendant une crise d’asthme.

En France, l’asthme ne fait pas partie des maladies pour lesquelles la vaccination contre la grippe est prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie. Cette vaccination est néanmoins recommandée pour les asthmatiques enfants et adultes, mais il est préférable de ne pas la faire si l'asthme n'est pas bien contrôlé.

Enfin, la vaccination contre les infections à pneumocoques peut être conseillée aux personnes qui souffrent d'asthme sévère ainsi qu'aux personnes âgées asthmatiques.

Le stress a-t-il une influence sur l'asthme ?

Les émotions fortes (contrariétés, colère, stress) peuvent déclencher une crise d’asthme, notamment à cause de l'hyperventilation qui est une accélération importante de la respiration. Une stimulation émotionnelle peut ainsi provoquer un rétrécissement du diamètre des bronches chez 15 à 30 % des personnes asthmatiques. La surexcitation et le fou rire peuvent également déclencher des crises d’asthme.

L’angoisse peut modifier la perception des symptômes par le patient. Une personne inquiète aura tendance à ressentir de façon plus intense les manifestations de son asthme, ce qui la conduira à se sentir plus essoufflée avec une fonction respiratoire peu modifiée.

Enfin, l’asthme, particulièrement lorsqu’il est sévère et qu’il gène la vie quotidienne, peut entraîner chez certaines personnes de vraies perturbations psychologiques : anxiété (crainte de la crise, peur de mourir étouffé, etc.) ou sentiments dépressifs liés à la prise de conscience du handicap respiratoire (peur d'être limité au niveau des activités de la vie quotidienne ou des capacités physiques). Dans ce cas, la personne a plus de mal à gérer son asthme et a tendance à prendre de plus fortes doses de médicaments. Ces difficultés peuvent déboucher sur un mauvais suivi du traitement, des hospitalisations plus fréquentes ou plus longues, et un risque de crises d’asthme graves.

La prise en charge des troubles psychologiques est donc essentielle pour bien équilibrer le traitement, mais elle ne se substitue pas au traitement médical. Contrairement à ce qui pouvait être dit il y a quelques années, l’asthme n’est pas une maladie psychosomatique : il ne peut pas guérir avec le seul traitement des problèmes psychologiques qui sont parfois associés à cette maladie.

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