Mise à jour : 15 avril 2021
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La chimiothérapie dans le traitement de la leucémie lymphoïde chronique

La chimiothérapie utilisée dans le traitement de la leucémie lymphoïde chronique (LLC) est administrée par voie orale ou, plus rarement, par voie intraveineuse. Il existe plusieurs types de médicaments de chimiothérapie et le choix des médicaments varie en fonction du patient. L’effet de ces traitements sur la maladie est plus ou moins durable. Lorsqu’un traitement ne suffit plus, il est possible de le remplacer par un autre.

Ces médicaments bloquent la multiplication des lymphocytes B. Ils font partie de deux familles chimiques :

  • les analogues des purines : fludarabine (FLUDARA et génériques) ;
  • les agents alkylants : bendamustine (LEVACT), cyclophosphamide, chlorambucil (CHLORAMINOPHÈNE).

Ils sont souvent utilisés en association à un anticorps monoclonal, le rituximab (voir plus bas). Les chimiothérapies associées à des corticoïdes (cyclophosphamide, doxorubicine, vincristine, prednisone) ou (cyclophosphamide, vincristine, prednisone) sont désormais plus rarement utilisées.

Les effets indésirables de ces médicaments de chimiothérapie sont variables selon les substances. Le plus souvent, ce sont des nausées et des vomissements, de la fatigue, de la fièvre, une anémie (baisse du nombre de globules rouges dans le sang), des saignements et une sensibilité plus élevée aux infections. Cette sensibilité particulière persiste un à deux ans après l’arrêt du traitement. Pendant cette période, le patient doit être attentif à tout signe d’infection (fièvre, toux, mal de gorge, etc.).

De plus, les médicaments de chimiothérapie de la LLC augmentent légèrement le risque de développer un autre type de cancer de la moelle osseuse ou du sang.

Qu'appelle-t-on syndrome de lyse tumorale ?
Lors des premières administrations de médicaments contre la leucémie lymphoïde chronique, certains patients développent une réaction appelée « syndrome de lyse tumorale ». L’élimination brutale des lymphocytes B tués par la chimiothérapie entraîne une augmentation des taux sanguins de potassium, de phosphate, d’urée et d’acide urique, et une diminution des taux sanguins de calcium.
Ce syndrome peut se traduire par de la faiblesse musculaire ou des crampes, des troubles cardiaques, l'apparition de goutte articulaire ou de calculs rénaux, voire une insuffisance rénale aiguë.
Des traitements préventifs sont administrés pour éviter l’apparition du syndrome de lyse tumorale.

Les anticorps monoclonaux dans le traitement de la leucémie lymphoïde chronique

Certains anticorps monoclonaux sont utilisés dans le traitement de la leucémie lymphoïde chronique (LLC). Il s’agit de l’ofatumumab (ARZERRA), du rituximab (MABTHERA, RIXATHON, TRUXIMA) et de l’obinutuzumab (GAZYVARO). Ces anticorps monoclonaux sont capables de reconnaître et de bloquer certaines protéines à la surface des lymphocytes B, ralentissant ainsi leur multiplication.

Ces médicaments sont administrés par perfusion dans une veine, à l’hôpital, sous surveillance médicale étroite. Le calendrier d’injection varie selon la substance, mais il s’agit en général d’un traitement s’étalant sur trois à six mois, éventuellement associé à l’administration de médicaments de chimiothérapie.

Les effets indésirables de ces anticorps monoclonaux sont variables selon le médicament : infections bactériennes et virales parfois graves (bronchopneumonies, cystites, herpès, etc), nausées et vomissements, fatigue, fièvre, anémie (baisse du nombre de globules rouges dans le sang), saignements (baisse des plaquettes sanguines), syndrome de lyse tumorale (voir encadré ci-dessus), etc.

Les inhibiteurs de protéines kinases dans le traitement de la leucémie lymphoïde chronique

De nouveaux traitements ciblant des enzymes, les protéines kinases, sont désormais proposés dans le traitement des leucémies lymphoïdes chroniques ; il s’agit de l’idélalisib (ZYDELIG) et de l'ibrutinib (IMBRUVICA). Ils sont pris par voie orale, seuls ou en association avec d’autres anticancéreux.

L’ibrutinib expose notamment à un risque d’hémorragie et l’idélalisib à un risque d’infection potentiellement grave.

Leur prescription se fait uniquement à l’hôpital et nécessite une surveillance médicale régulière.

Le vénétoclax dans le traitement de la leucémie lymphoïde chronique

Le vénétoclax (VENCLYXTO) est le premier représentant d’une nouvelle famille d’anticancéreux, les inhibiteurs de BCL-2. Il cible une protéine appelée BCL-2 qui permet aux cellules cancéreuses de survivre. Le blocage de cette protéine contribue à diminuer le nombre de lymphocytes chez les patients atteints d’une leucémie lymphoïde chronique. Il est administré par voie orale en une prise quotidienne.

L’utilisation du vénétoclax expose pendant les premières semaines de traitement à un risque de syndrome de lyse tumorale (voir encadré plus haut). Des boissons abondantes (au moins 1,5 à 2 litres d’eau par jour) permettent de limiter ce risque. Des prises de sang sont régulièrement prescrites par le médecin pour s’assurer de l’absence d’anomalie.

Ce médicament doit obligatoirement être prescrit à l’hôpital.

Qu'appelle-t-on chambre implantable ?
Pour faciliter l'administration des perfusions intraveineuses, il peut être nécessaire de poser une chambre implantable (ou « Port-a-cath ») : un boitier-réservoir est placé sous la peau au niveau de la clavicule, connecté à un tube souple (un cathéter) qui délivre le traitement directement dans un gros vaisseau sanguin.
Posée sous anesthésie locale, la chambre implantable évite les dommages qu'une perfusion intraveineuse « normale » provoquerait au niveau des veines du bras. Il suffit de piquer dans le boitier à travers la peau pour administrer la cure. À la fin du traitement, la chambre implantable est retirée sous anesthésie locale.
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